Titre original : Memoirs of a Geisha, Rob Marshall (2004)Synopsis :Quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, Chiyo, une petite fille japonaise, est arrachée à sa famille pauvre pour aller travailler comme servante dans une maison de geishas.
En grandissant, elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Elle triomphe des pièges que lui tend sa rivale, la fourbe Hatsumomo et devient, après des années de travail, la légendaire geisha Sayuri.
Très belle, épanouie dans son art, Sayuri fascine les hommes les plus puissants. Mais celle qui n'a plus le droit d'aimer reste hantée par l'amour qu'elle porte, en secret, au seul homme qu'elle ne peut atteindre...
source : allociné
Salut à tous,
Oui oui, je sais, je déplace régulièrement des sujets parce que les critiques traitent de films non japonais (ou asiatiques), toutefois il me semblait inconcevable d’aborder le thème de l’année sans parler de ce film dans les détails. Soyons honnête, Mémoires d'une Geisha, est sans aucun doute le film de la réconciliation. Réconciliation entre l’orient et l’occident - le film ayant été produit et réalisé par des américains, mais avec une grande majorité d’acteurs/actrices asiatiques et une fidélité aux codes cinématographiques japonais – mais également réconciliation avec le sens même du mot geisha.
Car non, la geisha n’est pas une prostituée, elle est une artiste, comme nous nous évertuons à le dire et à le redire, du moins jusqu’à ce que la seconde Guerre Mondiale fasse son œuvre.
Et cela Rob Marshall nous le fait comprendre avec maestria. Il nous plonge, grâce au personnage de Chiyo, au cœur même de ce monde plein de rigueur, de rivalités mais aussi de grâce et de douceur avec une sensibilité toute japonaise.
Tout dans sa réalisation est très épuré et pousse à une contemplation teintée d’émerveillement. La direction de photographie alterne les couleurs chatoyantes des kimonos et des jardins et les environnements plus sombres des Hanamachi. La mise en scène est à la fois sobre et efficace et servie par un montage somptueux - qui pourrait rester de marbre devant la « danse sous la neige » de Chiyo/Zhang Ziyi ? - et tout en profondeur. L'histoire, bien que teintée d'une certaine "mièvrerie" ne tombe pas dans le cliché hollywoodien du film-guimauve. La musique est tout simplement envoutante (avec un John Williams très en forme aux commandes), toute comme le casting 4 étoiles que le réalisateur à réuni autour de lui : Michelle Yeoh, Zhang Ziyi, Gong Li etc.
Tout dans cette oeuvre est une ode à la culture japonaise traditionnelle et, même si les actrices principales sont toutes chinoises (ce qui a valu une interdiction du film en salle pendant plusieurs semaines au Japon), elles rendent magistralement hommage à ces femmes aux talents si incroyables, plus courtisées que les dames de la cour de France, tout comme le film lui-même redonnent ces lettres de noblesses à un univers oh combien galvaudé.
Le travail est d'autant plus remarquable qu'il n'a pas été totalement reniée par la geisha qui a réellement inspirée le roman et le film (même si elle n'a pas cachée que certaines choses avaient été trop romancée ou modifier pour les rendre plus "vendeuses" surement)
Mémoire d’une Geisha ou le film le plus japonisant d’un réalisateur américain.